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Le Musèe à Beyrouth possède deux stèles dècouvertes à Bourdj esh-Shemali,(¹) près de Tyr, en Dècembre 1931.

Ce village est ètabli sur les dernières pentes de la montagne à deux kilomètres à l'est de la ville. Il doit son nom actuel à une tour (ou bourdj) de l'èpoque des Croisès. Une autre tour existe plus au Sud. De nombreuses sèpultures d'èpoque romaine sont creusèes dans les bancs du rocher. Madame Le Lasseur fouilla certaines de ces tombes et dècouvrit dans l'une d'elles un plafond peint, aux coins duquel figurent les quatre vents.(²)

Les deux stèles, qui m'ont ètè signalèes, ont ètè dècouvertes dans une nècropole situèe à l'Ouest du village, à mi-chemin entre le village et le canal d'eau qui se dirige vers Tell Ma'shouq.(³)

Au moment où je suis arrivè sur les lieux, l'une de ces stèles gisait encore à la surface des terres labourèes, face contre le sol. Elle ètait, parait-il, visible depuis plus de deux ans. Elle est en calcaire du pays assez dur et très poreux et mesure 1,08 m. de hauteur, 50 cm. de largeur et 40 cm. d'èpaisseur (pl. XI, 1). Le bas est muni d'un appendice lègèrement en retrait sur presque toute la surface de la stèle. La face principale est rectangulaire. Le dècor, en relief de plus en plus accentuè de bas en haut, reprèsente une porte ègyptisante avec tore et gorge, surmontèe d'une rangèe de neuf uraeus vus de face, la tête portant le disque solaire. Au milieu de la gorge, un disque solaire est flanquè de deux uraeus. Dans l'espace mènagè par l'encadrement de la porte deux piliers hauts de 45 cm. et larges de 10 cm. reposent sur un socle de forme ègyptienne à gorge, tore et profil èvasè. Le haut de chaque pilier est dècorè d'un globe flanquè d'uraeus au dessous de quatre uraeus vus de face et portant des globes sur la tête. Cet ensemble de disque et d'uraeus est très effacè et presque indistinct. De tels piliers figurent souvent sur les stèles rupestres de la Nabatène, notamment à Pètra. Dans le cas prèsent, on ne peut s'empêcher de songer aux deux piliers vus à Tyr par Hèrodote dans le fameux sanctuaire d'Hèraclès- Melkart.

La deuxième stèle venait d'être dècouverte par un fouilleur clandestin à l'entrèe d'une tombe. Dèjà elle avait ètè emportèe par un marchand de Tyr qui dut me la remettre. La tombe, à l'entrèe de laquelle elle se trouvait, ètait remplie de terre. je l'ai vidèe complètement, espèrant trouver un document nouveau; mais les violateurs m'avaient dèvancè, et les seuls objets que j'ai pu recueillir sont ; un fragment d'os humain, quelques fragments de clous en fer très oxydès, un fragment insignifiant de feuille de plomb et un fragment de vase d'èpoque romaine en terre cuite. La tombe taillèe dans le calcaire ètait de forme rectangulaire (3m. x 2,30m.) Le toit ètait effondrè, pas de loculi ; un dromos lègèrement inclinè et à ciel ouvert y menait. Ce couloir a approximativement un mètre de largeur sur deux de longueur. Quelques blocs èquarris ètaient encore en place. Ce sont de petits blocs de dimen-

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