Leb-Net Daily Digest, Number 526 Saturday, January 7th 1995 Subject: Article from L'Orient Le Jour (French) UN REMPART DE L'AGE DE BRONZE DECOUVERT DANS LE CENTRE-VILLE [From L'Orient le Jour December 5 1994] La Beryte de l'antiquite etait une ville beaucoup plus grande et importante qu'on ne le pensait. Ce sont les premieres deduc- tions des archeologues, apres l'importante decou- verte, dans le Centreville, derriere le site de l'ancien "Rivoli", d'un troncon de rempart incline datant vrai- semblalement de l'age de bronze (3.000 ans avant Je- sus-Christ), du type qui existe dans la ville d'Ugarit, l'un des fleurons archeolo- giques de la Syrie. Tout recemment, sur le meme site, c'est le corridor d'en- tree d'un edifice encore in- determine qui a ete mis A jour. Sur le sol du corridor, des tessons de poteries im- portees de Rhodes portant le poincon du potier rho- dien, ainsi que des imita- tions beyrouthines portant le poincon du fabricant lo- cal, au nom bien familier, Abdo (en grec Abdoy). Une centaine de metres a l'est, en effectuant une grande tranchee, en previ- sion du percement du bou- levard Georges Haddad, les bulldozers ont detruit des vestiges indetermines. Tou- jours est-il que le sol, dans, cette section du centre- ville, est jonche de tessons de toutes les epoques, de l'ottomane a la cana- neenne. Une chose est sure, si l'expertise le confirme, la decouverte de vestiges de l'age de bronze est une nou- velle archeologique inter- nationale. C'est ce que pense le prestigieux maga- zine "National Geogra- phic", qui a demande l'au- torisation d'effectuer un re- portage sur le sujet. Mais Mme Leila Badre, l'archeo- logue en charge, a du refu- ser cette autorisation, la loi stipulant que toute decou- verte doit, avant d'etre di- vulguee publiquement, faire l'objet d'une note pu- bliee dans le bulletin de la Direction generale des anti- quites (DGA). Alerte par M. Albert Naccache, un professeur de langues anciennes de l'Uni- versite libanaise, qui est egalement un passionne d'archeologie, le depute de Beyrouth Mohammed Kab- bani avait effectue mardi une tournee sur le site. Le parlementaire avait ensuite tenu une conference de presse dans laquelle il a adjure les responsables d'accorder aux archeolo- gues le temps necessaire pour que leurs fouilles aboutissent. M. Kabbani avait du faire valoir sa qua- lite de depute pour ordon- ner au chauffeur d'un bull- dozer qui allait endomma- ger un mur ancien, d'arre- ter son engin. M. Kabbani a renouvele son cri d'alarme, hier, devant les represen- tants de nombreux medias libanais et etrangers alertes par M. Naccache, et notam- ment de representants des agences AFP et Reuter, de deux representants de la societe "Solidere", MM. Hareth Boustany et Rached Fayed, de l'entrepreneur Milad Mouawad, en charge des travaux d'infrastructure et de Mme Leila Badre, chef de la mission archeolo- gique de l'AUB en charge des fouilles sur le site. Selon le specialiste uni- versitaire, "on ne trouve pas tous les jours une ville de l'age de bronze", et si la chose s'avere exacte, on est la devant un evenement qui pourrait etre l'une des trou- vailles archeologiques des annees 90. Cependant, cette decouverte impose des amenagements dans le plan directeur du centre- ville, notamment la defini- tion d'un nouveau trace pour les egouts. En surface, le plan directeur prevoit de planter des arbres et de semer du gazon sur une pente douce qui ira jusqu'a la mer. Mais qu'on imagine les vestiges d'une ville de l'age de bronze, sur un site d'on l'on voit la mer et la montagne, et la realite de- passera ce qui n'est encore que plans d'urbanistes. Ce que redoute M. Nac- cache, c'est qu'entre les prerogatives de la DGA et les calendriers d'execution de "Solidere", des vestiges archeologiques qui pour- raient etre de premiere im- portance, ne serait-ce que sur le plan academique et touristique, ne soient negli- ges on detruits par inadver- tance ou, pire, par igno- rance. Le specialiste de- plore egalement le fait que les sites ne soient pas proteges plus efficacement, et contre les machines, car leur pierre est tres friable et contre le pillage, car ils ne sont pas gardes de nuit. L'importance du passe Plus profondement, M. Naccache pense que les de- couvertes archeologiques peuvent aider tous les Liba- nais a se retrouver dans un meme passe. Parmi les tes- sons de poteries retrouves, l'une porte le poincon grec Abdoy. Un prenom fami- lier qui devient ainsi un patrimoine linguistique commun aux chretiens et aux musulmans, puisqu'il date d'avant Jesus-Christ. "Ce qui est pathetique, de- clare le professeur Nac- cache, c'est que c'est notre ville, notre passe. C'est le fait que nous, en tant que nation, nous ne sachions pas donner a notre passe l'im- portance qu'il merite". Apres son cri d'alarme, M. Kabbani a demande au ministre de la Culture, M. Michel Edde, une supervi- sion quotidienne des tra- vaux d'excavation dans le centreville. Pour sa part, la societe "Solidere" a publie un communique dans le- quel elle a rappele l'atten- tion extreme qu'elle ac- corde aux fouilles dans le centre-ville, et rap pelant que ces fouilles disposent d'un financement total de 2,1 millions de dollars (Fondation Hariri: 1 mil- lion de dollars; Solidere: 500.000 dollars; Pro- gramme des Nations Unies pour le developpement: 600.000 dollars), dont moins que la moitie a ete depense a ce jour. "Une erreur humaine" La societe "Solidere" rappelle par ailleurs qu'elle a signe avec le ministre de la Culture un accord pre- voyant que les travaux d'in- frastructure et les espaces A reconstruire se font sous la supervision de la Direction generale des antiquites, et que chaque chef de chantier a le droit d'exiger de la societe qu'elle mette a sa disposition les instruments necessaires pour parache- ver ses fouilles. Au sujet de l'incident de mardi, la societe "Solidere" et l'entreprise des T.P. Khlat et Mouawad ont pre- cise qu'il est du a une simple "erreur humaine", qui ne reflete en rien la conduite generale des tra- vaux dans le centreville. Ce jour-la, le conducteur d'un bulldozer n'avait pas attendu l'arrivee de l'obser- vateur de la DGA, et avait voulu poursuivre des tra- vaux entames la veille. Le machiniste avait failli heur- ter un mur recemment mis a jour, dont les archeolo- gues n'ont pas encore de- termine, l'age exact. 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